5 février 1996, Madison Square Garden, New York.

La saison NBA 1995/1996 est connue pour avoir vu une formation battre le record du nombre de victoires sur une saison, les Chicago Bulls.

Michael Jordan revenu aux affaires au printemps 1995 est affûté et déterminé à reprendre son bien. Les Chicago Bulls terminent l’exercice avec un bilan de 72 victoires pour seulement 10 défaites. Ils relèguent à la deuxième place les Lakers de Los Angeles de 1971/1972 avec leurs 69 matchs remportés.

Juste derrière les Bulls et le Magic dernier finaliste, la conférence Est a quelques formations qui peuvent prétendre à faire bonne figure en post-season. C’est le cas des New York Knicks et des Detroit Pistons. Leurs optiques sont différentes, car l’une est vieillissante et l’autre regorge de jeune talent. Ce match a aussi la particularité de nous offrir un affrontement entre deux équipes phares des années 90, avec leurs stars et leurs joueurs charismatiques.

 

New York : fin de l’ère Riley

mason

Lors de l’été 1995, l’équipe de Big Apple doit faire face au départ de leur coach « gominé » Pat Riley. Ce dernier avait conduit les Knicks en finale NBA en 1994. Avec une défense de fer, il avait replacé l’équipe parmi les favoris chaque saison. Mais lassé par de nombreux conflits internes et par la gestion de joueurs caractériels, Pat Riley décide de partir pour tenter l’aventure en Floride du côté de Miami. Ce départ fera l’objet du début d’une rivalité entre le Heat et les Knicks.

La franchise de New York entame une nouvelle époque avec un nouveau coach, Don Nelson. La philosophie de jeu est totalement différente. Le jeu d’attaque est mis en avant. Le coach intronise Anthony Mason dans le cinq majeur. L’ancien meilleur sixième homme relève le défi avec succès. Sa moyenne de point augmente et passe de 9,9 points à 14,6 points. Il devient un élément central de l’attaque des Knicks version Don Nelson. Charles Smith rétrogradé sur le banc change de statut et de numéro. Notons que Jeff Van Gundy est assistant. Il emmagasine de l’expérience. Il aura secondé deux entraîneurs légendaires, Pat Riley et Don Nelson.

L’équipe est sensiblement la même que l’année précédente. Seul Greg Anthony est parti tenté sa chance au Canada chez les Vancouver Grizzlies. Willie Anderson fait partie des quelques recrues new-yorkaises. Aucun rookie n’est conservé. Les jeunes de l’équipe sont Monty Williams et Charlie Ward. Ils sont tous les deux dans leur deuxième année.

Le cas de Charlie Ward est très intéressant. Il est un sportif complet car il a été joueur de football américain, lauréat du trophée Heisman. Il fut drafté en Major League Baseball. Brillant joueur de tennis, Charlie Ward brilla également lors du tournoi amateur Arthur Ashe en 1994. À sa sortie de l’université, il hésite entre une carrière de joueur professionnel de basket-ball ou de football. Il fit le choix d’une carrière de basketteur professionnel. Lors de son année rookie, il reçoit une offre pour devenir le quarter back remplaçant de Joe Montana pour l’équipe des Chiefs de Kansas City, mais Charlie Ward déclina l’offre.

Revenons à cette saison 1995/1996, les Knicks sont toujours l’équipe du duo Pat Ewing et John Starks. La mène est assuré par Derek Harper. Et Charles Oakley assure toujours le travail de l’ombre. Sur ces quatre joueurs, trois ont plus de dix ans d’expérience. Ils jouent tous ensemble depuis plusieurs années. Les probabilités de gagner le titre sont de moins en moins élevées. C’est donc l’année ou jamais pour cette équipe qui a fait rêver les fans de Knicks.

Les Pistons reviennent au premier rang

grant hill 3

La franchise de Motown est en train de changer. Les années « Bad Boys » sont passées. Le jeu physique, dur et intense du début des années 90 est fini. Maintenant les clefs de l’équipe appartiennent à Grant Hill. Fils d’un ancien footballeur américain, il représente l’avenir de la franchise mais aussi de la NBA. Les contrats publicitaires se multiplient. L’ancienne star de Duke représente le gendre idéal jouant un basket complet. Il est le prototype du joueur parfait pour les dirigeants de la ligue nord-américaine.

Grant Hill est choisie en troisième position à la draft NBA 1994 par les Pistons. Lors de sa première saison il enregistre une moyenne de 19,9 points, 5 passes décisives, 6,4 rebonds et 1,77 interception par match. Il décroche alors le titre de co-rookie de l’année avec Jason Kidd. Il est également membre de l’équipe olympique qui remporte l’or en 1996 aux Jeux olympiques d’Atlanta. Le début de carrière de la star du Michigan est parfait. Cela est évidemment avant les innombrables blessures qui ont brisé sa carrière.

Dans cette saison 1995/1996, Grant Hill tourne à une moyenne de 21,4 points 8,9 rebonds et 6,4 passes. Ils jouent beaucoup, plus de 40 minutes par match. Son coach, Doug Collins, le sollicite beaucoup. Il est la pierre angulaire du jeu de Détroit.

Le reste de l’équipe est composé de joueurs expérimentés comme Joe Dumars ou Otis Thorpe. Le premier est dans sa dixième saison NBA. Il a tout connu avec les Pistons. C’est aussi le dernier représentant d’une génération dorée pour Détroit. Otis Thorpe, lui, est arrivé en provenance de Houston. Il remporta le titre de champion deux ans auparavant. Il formait avec Hakeem Olajuwon une paire d’intérieurs redoutable. Il a posé ses valises dans le Michigan pour apporter son expérience tout comme Mark West. L’ancien pivot de Phoenix connait lui aussi le chemin pour accéder aux finales. Il faisait partie de l’équipe de Suns en 1993. Tous les trois ont plus de dix ans de carrière chacun et ont donc un savoir à partager avec les jeunes pistons.

De nombreux joueurs en première ou deuxième années composent le reste du roster. Nous avons déjà évoqué Grant Hill précédemment. D’autres connaîtront une belle carrière. C’est le cas d’Allan Houston. Cette saison symbolise pour lui l’année de l’explosion. Toute la ligue remarque les qualités du joueur de Détroit. L’ironie de l’histoire fait qu’il sera même quelques années plus tard la star des New York Knicks, adversaire du jour.

Les Pistons peuvent également compter sur Lindsey Hunter, Theo Ratliff ou encore l’ancien Choletais Michael Curry. L’ancien scoreur des Mauges tournait à 27 points par match en CBA (ligue mineur de basket-ball au Etats-Unis) la saison précédente. Il sera aussi l’entraîneur de cette formation des Pistons quelques années plus tard, de 2008 à 2009.

Cette rencontre propose donc le destin croisé entre les vieux Knicks en fin de cycle et les jeunes Pistons prometteurs. Le match se joue au Madison Square Garden de New York. Il se déroule quelques jours avant le All-Star Week-End. Malgré un début de match très défensif amenant de la maladresse, cette rencontre offre une belle opposition.

Au commentaire Chris Singleton et Eric Besnard.

Boxscore du match.

Téléchargement. Merci de me signaler les liens défaillants, par mail, ou directement en commentaire.