All-Star Game LNB, samedi 29 décembre 2000, Antibes.

Avec Limoges vainqueur de la coupe Korac en 2000, suivi de l’équipe de France médaillée d’argent aux JO de Sydney, sans oublier l’équipe de France junior championne d’Europe de sa catégorie, le basket français a le vent en poupe en ce nouveau millénaire. Pas médiatiquement, malheureusement, et toujours aussi peu connu du grand public.

Une nouvelle génération de joueurs portée notamment par Tony Parker, les frères Piétrus, Boris Diaw est en train d’éclore et se prépare à écrire les plus belles pages du basket français.

En ce 29 décembre 2000, Antibes reçoit la fête annuelle du basket, le 15ème All-Star Game de la LNB, porteur de promesses pour l’avenir.

La jeunesse au pouvoir

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Tony Parker, symbole de la nouvelle génération

Les héros de Sydney expatriés aux quatre coins de l’Europe, ne restent que Jim Bilba, Cyril Julian et Laurent Sciarra pour jouer en LNB. Yann Bonato ayant eu une rupture du tendon d’achille pendant les JO est quant à lui en rééducation à cette période, et retrouvera l’ASVEL en fin de saison.

La place est donc libre pour les espoirs du basket français.

C’est ainsi que vont gambader sur le parquet les jeunes Tony Parker et Mickaël Piétrus (18 ans), David Gautier (20 ans), Fabien Dubos (23 ans) et Willem Laure (24 ans). Et encore, Boris Diaw et Florent Piétrus, s’ils ne participent pas au match des « grands », sont les fers de lance du All-Star Espoirs.

TP a pris les clés du camion au Paris Basket Racing. Troisième scoreur de l’équipe avec 12,5 points à mi-saison, il joue près de 30 minutes par match dans une séduisante équipe parisienne. C’est aussi sa dernière saison en LNB, avant de franchir l’Atlantique pour réaliser la carrière qu’on lui connaît.

Aux côtés de son frère et de Boris Diaw à Pau-Orthez, Mickaël Piétrus incarne la fougue et l’insouciance de la jeunesse. Athlétique et culotté, il fait sa place dans une équipe compétitive, avec près de 10 points par match.

David Gautier, qui a connu une carrière écourtée en raison de blessures importantes était l’un des joueurs majeurs de cette nouvelle génération, avec ses qualités de scoreur.

La blessure de Cyril Julian permet la titularisation de Willem Laure, jeune international sur cette période, qui produit des stats intéressantes avec la JDA Dijon (12,1 points à 54%, 4 rebonds par match).

Les « vieux grognards » du basket français sont néanmoins présents pour encadrer ces jeunes pousses, à commencer par le héros de Sydney, Laurent Sciarra. Top scoreur des bleus sur la finale des JO, le néo-villeurbanais barre encore la route de TP dans le cinq de départ du All-Star. Trois autres joueurs français de l’ASVEL l’accompagnent dans l’effectif : Laurent Pluvy, David Frigout et le seul joueur trentenaire de cette sélection, Jim Bilba.

Yann Molinari (Antibes), Laurent Bernard (JDA Dijon) et Fabien Dubos (Pau-Orthez) complètent cette équipe coachée par Grégor Beugnot (ASVEL) et Jean-Louis Borg (Hyères-Toulon).

Une sélection étrangère solide

La sélection « étrangère » de ProA a fière allure. Elle est drivée par le minuscule mais talentueux meneur manceau Shawnta Rogers (1m61!), compilant 17 points et 7 passes par match. Ce meneur d’un gabarit atypique pour le haut niveau entame la première de ses trois saisons au Mans. Son coéquipier, le dynamiteur Chris King est aussi de la partie.

Curtis McCants de Montpellier et Stevin Smith, qui joue devant son public antibois assurent le relais de Shawnta Rogers et le spectacle.

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Stevin Smith à l’attaque du cercle

Le secteur intérieur est aussi bien fourni, avec le vertical Andre Riddick (JDA Dijon), dominateur au contre et au rebond, le scoreur Art Long (ASVEL) et le cubique Gary Alexander (Gravelines).

Enfin, sur les postes extérieurs nous retrouvons le très complet espagnol Roger Esteller (Pau-Orthez), le russe Zakhar Pashutin (ASVEL), pourtant pas incontournable, et Skeeter Henry. Ce dernier est de retour à Dijon, à 33 ans, après en avoir fait les beaux jours entre 1992 et 1995. Malgré ses deux derniers passages infructueux en LNB (Cholet 97-98 et Toulouse Spacer’s 98-99), il démontre qu’il n’a rien perdu de son talent et qu’il est à son aise dans sa deuxième maison, la cité des Ducs.

Un vrai match de basket

all star2Bien qu’un All-Star Game soit principalement synonyme de spectacle et de défense débridée, nous assisterons à un dernier quart-temps âpre, disputé jusqu’au bout. Sur les trois premières périodes les étrangers ont mené sans trop forcer, selon l’avis même de Vincent Collet, coach de cette sélection :

« On a eu l’impression, dans les trois premiers quart-temps qu’à chaque accélération, nous refaisions l’écart sans problème »

Mais Grégor Beugnot avait un plan pour sa jeune garde française: « Dans le dernier quart-temps, les équipes ont joué […] On s’est dit : laissons-les espérer durant trois quart-temps, et après on joue. A un moment, ça leur est monté au bocal, aux étrangers, de jouer contre les Français. Ils se sont dit qu’ils allaient nous taper, facile. »

A noter, l’intégralité de la finale du concours de dunk et de la finale à 3 points est visible durant les intervalles de jeu.

Aux commentaires pour Pathé Sport, David Cozette et Jacques Monclar, avec David Bialski pour les interviews.

Box score du match

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