Finale de conférence Est, 1er match. Madison Square Garden, New York. 23 mai 1993.

La finale avant l’heure. Les deux mastodontes de l’Est des Etats-Unis se rencontrent pour une finale de conférence qui s’annonce explosive!

A ma gauche, les Chicago Bulls, double tenants du titre. Après une saison moins convaincante que la précédente, quoique de qualité (57-25), les taureaux voient rouge et piétinent leurs adversaires en playoffs, sweepant coup sur coup les Hawks et les Cavaliers.

A ma droite, les New-York Knicks, deuxième bilan de toute la NBA derrière les Suns (60-22). Ils atteignent une finale de conférence pour la première fois depuis 1974! En jouant un basket rugueux et méthodique, ils ont écarté les Pacers (3-1) puis les Hornets (4-1), et sont prêts à en découdre pour accéder à la finale.

Chicago implacable

“Nous ne sommes plus des outsiders maintenant”

A la sortie des deux premiers tours magistralement survolés par Chicago, Michael Jordan tient à remettre les points sur les “i”. Depuis Boston dans les années 60, aucune équipe n’a réalisé un triplé. Et bien que la saison régulière n’ait pas rassuré les fans, les Bulls n’ont qu’un objectif en tête, un troisième titre consécutif. L’appétit carnassier de Jordan n’est plus à prouver, et ce ne sont pas ses petits pépins physiques (blessure au poignet) qui vont le ralentir. Cleveland ne pourra pas contredire cette affirmation, n’ayant rien pu faire pour retenir Jordan, lors du tour précédent (31 points par match, 43 points au match 1)

bulls-knicks3

Scottie Pippen, le fidèle lieutenant, souffre lui aussi d’une cheville, mais est également bien déterminé à faire honneur à son nouveau statut au sein de l’équipe. Les JO de Barcelone ont été un déclencheur pour Pippen, Phil Jackson relate ce changement de braquet dans son livre “eleven rings”:

“Michael revint des jeux en s’extasiant devant les performances de Scottie. Avant cet été, Michael voyait Pippen comme le membre le plus talentueux de son supporting cast (seconds rôles de l’équipe). Mais après l’avoir vu dominer Magic Johnson, John Stockton, Clyde Drexler et d’autres futurs Hall of Famers à Barcelone, Michael a réalisé que Scottie était le joueurs le plus complet dans ce que beaucoup considèrent comme la meilleure équipe de basket jamais réunie. Michael dut admettre que Scottie avait même été plus brillant que lui sur plusieurs matches. Scottie revint avec une confiance décuplée et endossa un rôle plus important chez les Bulls.”

Portés par leurs leaders, autour de l’attaque en triangle, les autres Bulls déroulent un basket académique. On retrouve notamment le troisième homme de l’équipe, Horace Grant, toujours précieux au rebond et dans le jeu intérieur. Avec lui pour batailler dans la raquette, le vieux guerrier Bill Cartwright fait valoir sa longue expérience alors que les meneurs John Paxson et BJ Armstrong se relaient pour driver l’équipe.

Plus déterminés que jamais, les Bulls sont prêts à rentrer dans la bataille.

Les guerriers New-Yorkais

Bulls-knicks2Les Bad Boys de Detroit, qui ont terrorisé la NBA à la fin des 80’s, ont baissé pavillon. Mais la relève est assurée avec les féroces Knicks. A partir d’une défense très agressive, New York fait déjouer tous les adversaires qui se dressent sur son chemin. Le jeu intérieur est à la fois dur et talentueux, avec l’un des meilleurs pivots de sa génération, Patrick Ewing, bien entouré de Charles Oakley et d’Anthony Mason.

Les Knicks n’ont pas atteint les finales de conférences depuis les 20 dernières années, et ont recruté les joueurs leur permettant de passer l’étape supérieure (le meneur Doc Rivers, l’arrière Rolando Blackman et l’ailier Charles Smith). Le reste de l’équipe n’est pas à prendre à la légère, et possède des joueurs capables de coups de folie, d’annihiler l’attaque adverse, ou de planter des banderilles décisives comme John Starks ou Greg Anthony.

En tout cas, après une belle saison régulière, les Knicks se positionnent comme des prétendants très sérieux au titre, et ont conscience qu’ils peuvent gagner le championnat, quitte à durcir le jeu. Déjà l’année précédente, en demi-finale de conférence face aux Bulls, ils n’avaient pas hésité à bousculer Jordan pour le déstabiliser. Mais la tactique n’aura pas fait long feu, Chicago les éliminant avant de remporter leur second titre.

Chicago-New-York: le choc

“Des vieux joueurs qui n’ont jamais rien gagné”

Le ton est donné par Phil Jackson, qui ne redoute absolument pas cette équipe new-yorkaise. Cette finale de conférence sent la poudre, avec une confrontation entre deux équipes qui se respectent mais ne se feront aucun cadeau. Depuis deux ans, les Knicks bousculent Chicago, et ont gagné trois de leurs quatre rencontres de cette saison régulière. De plus, les joueurs de Pat Riley ont cette fois l’avantage du terrain,  disputant les deux première manches au Madison Square Garden, où ils ne comptent que 4 défaites en 46 matchs.

Mais le défi des Knicks est surtout de réduire l’impact de Jordan. Et ce n’est pas une mince affaire!

bulls-knicks1

Box score du match.

TéléchargementMerci de me signaler les liens défaillants, par mail, ou directement en commentaire.