Final Four NCAA. 2 au 4 avril 1994 à Charlotte (Charlotte Coliseum).

Demi-finale Arizona – Arkansas.

Arkansas Razorbacks 1994Le Final Four NCAA débute en ce jour du 2 avril 1994. Comme à l’accoutumée, quatre équipes se retrouvent en demi-finales pour tenter d’accrocher une place en finale. Pour cette édition, la ville de Charlotte accueille les Razorbacks d’Arkansas (29v. /3 d.) qui seront opposés aux Wildcats d’Arizona (29 v. / 5 d.), et les Blue Devils de Duke (27 v. / 5 d.) qui devront se défaire des Gators de Florida (match à voir ici) pour essayer de participer à leur 7e finale NCAA (champions en 1991 et 1992).

Après une belle saison à 29 v. / 3 d. (défaites à Alabama, 66 – 64, à Mississipi State, 72 – 71, et contre Kentucky, 90 – 78), et 17 victoires sur leurs 18 derniers matches, les Razorbacks d’Arkansas ne ne se satisfont pas d’une simple participation au Final Four. Leur unique objectif reste le titre. La veille de la demi-finale, le coach d’Arkanas déclarait : “Nous ne sommes pas simplement heureux d’être arriver si loin dans la compétition, nous sommes fiers d’être là pour tenter de réussir ce qu’aucune autre équipe de notre état n’a jamais réalisé jusque-là”.

Par le passé, les Razorbacks ont participé à quatre reprises au Final Four (1941, 1945, 1978 et 1990) sans jamais remporter un titre. Seuls les Cougars de Houston ont connu un sort plus malheureux, avec un Final Four supplémentaire (1967, 1968, 1982, 1983 et 1984) sans aucune victoire en finale. La comparaison entre ces deux équipes vaut également sur le plan de la jeunesse. Ces Razorbacks version 93/94 présentent une belle brochette de jeunes talents. Parmi les sept meilleurs joueurs (Corliss Williamson, Scotty Thurman, Darnell Robinson, Dwight Stewart, Clint McDaniel, Corey Beck et Al Dillard) aucun n’est senior. On n’avait pas vu une telle jeunesse atteindre un Final Four depuis les Cougars (1982 – 1984) et la Phi Slamma Jamma composée, entre autres, de Hakeem Olajuwon, Clyde Drexler, Michael Young, Larry Micheaux, Rob Williams, Benny Anders, Reid Gettys et Alvin Franklin.

Et pour couronner le tout, les Razorbacks ont le plus grand fan du pays en la personne d’un président amateur de cigares, Bill Clinton, ancien gouverneur de l’Etat de l’Arkansas. Et le petit coup de fil de la Maison Blanche en cas de succès est une motivation supplémentaire pour les membres de l’université d’Arkansas.

Les Wildcats, emmenés par les arrières Khalid Reeves et Damon Stoudamire, vont tout miser sur leur vitesse de jeu, comme ils l’ont déjà fait au cours du tournoi NCAA, pour s’imposer face à leur redoutables adversaires du jour.

Boxscore.

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Finale Arkansas – Duke.

Corliss Williamson - Grant Hill, 1994Arkansas retrouve Duke en finale NCAA. Et la marque de fabrique du coach Nolan Richardson n’y est certainement pas pour rien. Ce qu’on appelle “40 minutes of hell” (“40 minutes d’enfer”) résume parfaitement les qualités athlétiques et défensives des Hogs. Étouffer l’adversaire, ne jamais rien lâcher, voilà à peu près l’état d’esprit de l’équipe sur le parquet.

Menés de 5 points par Arizona à 8 minutes de la fin de leur demi-finale, Arkansas revient grâce à une terrible pression défensive. Et après la victoire finale 91 – 82 des Razorbacks, Nolan Richardson déclarait : “Tout le monde attendait les “40 minutes of hell”. A la mi-temps, j’ai dit à mes joueurs que le moment viendrait bientôt. Ce fut un tout autre match les 8 dernières minutes, nous les avons pris à la gorge. Ce n’était pas “40 minutes of hell”, mais “8 minutes of torture”.

Ce fut la première victoire en cinq apparitions en demi-finales pour Arkansas. Les Razorbacks rejoignent Duke en finale, pour essayer de remporter leur premier titre national.

“Pour nous, être en finale est un rêve qui devient réalité”, déclare Williamson, qui a inscrit 29 points à 11 sur 18, gobé 13 rebonds et ajouté 5 passes décisives et 2 interceptions à sa ligne de stats, le tout en 37 minutes. “Mais notre rêve n’est pas encore exhaussé. Nous devons maintenant gagner le titre pour le réaliser”. Big Nasty garde la tête sur les épaules et affiche une détermination sans faille.

Grant Hill 1994Malheureusement pour Duke, les Blue Devils ne seront pas à 100% pour disputer cette finale. Mike Krzyzewski annonce la veille de la rencontre que Cherokee Parks s’est blessé (lésions méniscales du genou gauche) pendant la demi-finale contre Florida. Il confirme que son pivot se sentait très bien pendant le dîner d’après-match, mais que son genou est devenu enflé et douloureux au réveil, le lendemain matin. Malgré la douleur, Coach K. a précisé que Cherokee, futur chef de clan indien et joueur à Aubenas en NM2, devrait tout de même jouer contre Arkansas, sans toutefois s’entraîner avec l’équipe.

Quatre ans auparavant, au Final Four de Denver, les Blue Devils ont affronté une équipe similaire d’Arkansas, et ont gagné la demi-finale sur le score de 97 à 83, en les prenant à leur propre jeu : du jeu rythmé, de la vitesse et de la rugosité. Mais l’Arkansas version 93/94 se situe un cran au-dessus de l’équipe de 1990 et est même comparé à UNLV que Duke a battu lors du Final Four 1991. Comparaison rassurante pour Mike Krzyzewski donc, même s’il affirmait avant le match qu’Arkansas était l’équipe la plus redoutable à affronter cette saison. Pour lui, le danger viendra de Corliss Williamson. “Il est le rêve de tout coach”, affirme-t-il à propos du Big Nasty. “Il est l’un des cinq meilleurs joueurs du pays. Il est très dur à contenir, même en prise à deux. C’est un excellent passeur“. Et ni le “léger” Antonio Lang (20 kilos de moins que Williamson), ni Parks, blessé, qui devra en plus contenir les longs Darnell Robinson et Lee Wilson (les deux culminent à 2,13 m.), ne pourront défendre sur Williamson. Et c’est sans compter sur les joueurs extérieurs Scotty Thurman, Clint McDaniel et Corey Beck (tous à plus de 10 points en demie), qui permettent la mise en place d’un jeu intérieur-extérieur destructeur.

Les Blues Devils de Grant Hill parviendront-ils à remporter leur troisième titre en quatre ans face aux Razorbacks de Corliss Williamson en quête de leur premier titre ?

Boxscore.

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