Mardi 28 janvier 1992, San Antonio, HemisFair Arena.

Chicago Bulls, 1991-1992Quelques jours avant le fameux All-Star Game d’Orlando, la NBA propose un choc entre deux des meilleures équipes de la ligue. Champions en titre, les Bulls dominent purement et simplement le championnat avec 37 victoires et 5 défaites au moment de se présenter au Texas. Scottie Pippen réussit alors sa meilleure saison en carrière (21.0pts, 7.7rbds et 7.0pds) aux côtés d’un Michael Jordan toujours aussi dominateur (30.1pts, 6.4rbds et 6.1pds) sur la route d’un 6ème titre consécutif de meilleur scoreur de la ligue et un 3ème trophée de MVP de la saison. Les deux accompagneront évidemment Phil Jackson au grand rendez-vous de la mi-saison.

Mais Chicago ne se résume pas seulement à cela. Le supporting cast composé de Horace Grant, Bill Cartwright ou encore John Paxson est toujours aussi efficace et permet de former un collectif performant où chacun connait sa place. Meilleure attaque de la ligue (115.5pts sur 100 possessions) et 4ème meilleure défense (104.5pts encaissés sur 100 possessions), les joueurs de l’Illinois sont partis sur des bases historiques pour la franchise de Chicago mais aussi pour la NBA. Ils restent également sur une série de 13 victoires consécutives dont certaines face à des adversaires de gros calibre comme Detroit, Cleveland, Utah ou encore Phoenix. Se profile toutefois devant eux un gros défi avec un long road trip de 6 matchs sur la côte Ouest qui commence par ce match à l’HemisFair Arena de San Antonio. Une salle où les Bulls réussissent peu puisqu’ils n’y ont gagné qu’une seule fois sur les cinq saisons précédentes.

david-robinson-stretchingPour les accueillir, on retrouve une équipe des Spurs en manque de repère. L’ambiance est morose avec des résultats irréguliers (3 victoires sur les 7 derniers matchs) et surtout un changement récent à la tête de l’équipe. Après un début de saison difficile (21 victoires et 17 défaites, Larry Brown a été coupé dans des conditions rocambolesques. Des rumeurs annoncent qu’il a d’abord été viré, avant d’être à nouveau engagé quelques heures plus tard. Le lendemain, alors qu’il doit rencontrer Red McCombs, propriétaire de la franchise, il sèche le rendez-vous en demandant son renvoi définitif par téléphone. Ça, c’est la version des Spurs. Version évidemment contestée par le clan Brown, qui affirme simplement que McCombs voulait se débarrasser du coach. Peu importe où se trouve la vérité, les Spurs se retrouvent sans head coach et doivent tenter de rebondir dans un climat assez tendu.

Pour remplacer le futur champion NBA 2004 avec Detroit, les Spurs choisissent de prendre leur temps et de confier l’équipe à l’homme à tout faire-maison Bob Bass, alors vice-président de la franchise et déjà auteur de deux intérims sur le banc en 1980 et 1984 pour tenter de redresser la barre. En revanche, ils conservent les assistants de Brown parmi lesquels figurent les deux grands architectes des Spurs tels qu’on les connait aujourd’hui : Gregg Popovich et R.C. Buford.

Sur le terrain, la situation est un peu moins floue malgré des prestations en dents de scie. Le maître des lieux s’appelle David Robinson et depuis son arrivée au sein de l’équipe en octobre 1989, deux ans après sa Draft, il s’est affirmé parmi les tous meilleurs pivots de la ligue (23.2pts et 12.2rbds en moyenne) au même niveau que les Hakeem Olajuwon et Patrick Ewing. Futur meilleur défenseur de la saison 1992 et meilleur contreur (4.5 en moyenne par match), il est le pion majeur de la meilleure défense de toute la NBA (104.1pts encaissés sur 100 possessions). Pour le seconder, on trouve les jeunes Sean Elliott (16.3pts et 5.4rbds), Willie Anderson et Rod Strickland, ou encore les vétérans Terry Cummings (17.3pts et 9.0rbds) et même, Vinnie « The Microwave » Johnson, double-champion NBA avec Detroit qui dispute ici la dernière saison de sa carrière.

A noter que les deux équipes s’étaient déjà rencontrées à Chicago quelques semaines avant ce match pour une victoire des Bulls 102-96 grâce notamment aux 31pts et 8pds de Michael Jordan. Mais les Spurs sont prêts pour la revanche et la partie ne s’annonce pas facile pour les Bulls dans une HemisFair Arena chauffée à blanc.

“Un match à Magnétoscoper !” selon George Eddy, au micro pour commenter ce match.

Box-score du match

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