Saison régulière NBA 91-92. The Summit, Houston (Texas). Le 19 novembre 1991.

 

Période d’anniversaire oblige, le Dream est en vedette dans un second match. Il en a de la chance !

 

Olajuwon contre Ewing, rira bien qui gagnera le dernier

Destins liés, histoires entrecroisées. Hakeem et Patrick étaient faits pour s’affronter. Même poste, même taille, même génération (début 1963 et milieu 1962, on va pas chipoter). Même goût du travail et de la défense. Par contre, le style de musique est un peu différent. Pat est un batteur qui tape sur sa grosse caisse, écrase le panier et détourne avec rage les tentatives adverses. Hakeem, lui, est un peu différent, genre musique classique et flûte traversière, paniers en finesse et entrechats. Leur premier affrontement remonte à des années en arrière. 1984, Final NCAA, Cougars contre Hoyas. Les deux hommes auraient pu se retrouver au même stade deux ans auparavant mais les Tar Heels du démoniaque Michael Jordan sont passés par là. 1984, donc, triomphe de Ewing sur Olajuwon, 84-75 pour Georgetown. Un titre NCAA que le nigérian ne goûtera jamais malgré trois Final Four en trois ans. « Je me vengerai ! » crie Hakeem, « Chiche ! » répond Patoche. Draft 1984 et 1985. Ça n’étonnera personne, les deux pivots prodiges sont retenus en 1ère position. The Dream, associé au grand lapin Ralph Sampson aux Rockets, participera aux finales NBA dès sa deuxième saison. The Beast, associé à la guigne, à New York, aura bien du mal à faire décoller les Knicks. Les années passent, les magnolias par centaines, et les équipes de nos deux protagonistes sont au point mort. Toutes les deux sweepés au premier tour des playoffs 1991. La revanche tant attendue arrivera bientôt. Dix ans après leur premier duel. Mais ça, ils ne le savent pas encore.

Tiens prends çà! Ça t'apprendra à me piquer le trophée NCAA!

Tiens prends ça! Ça t’apprendra à me piquer le trophée NCAA!

 

91-92, On bétonne la défense chez les Knicks !

Les Bulls viennent de torcher New York vite fait bien fait. Normal, vu la saison moisie des bleus et oranges (39v-43d, 8ème de la conférence). Les Knicks viennent d’user cinq coachs en cinq saisons. Ils usent les nerfs des fans. Ils usent les nerfs de David Stern, également, le boss espèrant une franchise triomphante à Big Apple. La pénitence est longue depuis le dernier titre, il y a près de vingt ans, quand sévissaient alors Willis Reed, Walt Frazier et… Phil Jackson. Le coach des Bulls, n’a eu aucun remord à pulvériser son ancienne formation. Pat Ewing, attendu comme le messie, depuis la draft 1985, a beau briller individuellement (26.6 points, 11.2 rebonds, 3.2 contres en 90-91). L’équipe, avec lui, n’a jamais dépassé les demi-finale de conférence. Les pointilleux journalistes new-yorkais peuvent dégoiser férocement. L’équipe n’a pas de style, pas d’identité, pas de tripes, indigne de Gotham … Et puis arriva Pat Riley.

Hein c’est vrai coach, qu’on va gagner plein de titres à New York?

 

L’ancien coach des Lakers, victorieux de quatre titres  en pratiquant un basket offensif et spectaculaire, va adapter une nouvelle philosophie de jeu autour de Patrick Ewing. Avec des poètes comme Xavier McDaniel (arrivé de Phoenix), Charles Oakley (meilleur rebondeur de l’équipe, 12.1 prises) , Anthony Mason et John Starks, le style est tout trouvé. De la bonne grosse défense moyenne-âgeuse,  casques à pointe et fils de fer barbelés. Du pur Bad Boys de Detroit dans le texte et dans les molaires. Et çà marche ! Enfin çà va marcher car au moment du match contre les Rockets, les Knicks ont du mal (4v-4d). L’équipe est irrégulière. Le petit nouveau à l’aile, « X-Man » McDaniel, est à l’image du groupe: performant à domicile (20 points à 53.1%, 9 rebonds), décevant à l’extérieur (11.5 points, 38.7% aux tirs, 5.2 rebonds) et le seul artiste de la bande, le meneur Mark « Action » Jackson a du mal à diriger ce New-York new look.

A Houston, on ne change pas une équipe qui stagne

Les Rockets, commencent joliment (6v-2d) grâce à un beau jeu défensif (les six derniers adversaires ont été tenu sous les 100 points). Plusieurs top-teams ont mordu la poussière du Texas : les Lakers en ouverture, les Blazers de Drexler, les Cavs et les Suns. Une bonne nouvelle car Hakeem Olajuwon commence à trouver le temps long à Houston. La blessure, au milieu des années 80, de Ralph Sampson, a sérieusement ralenti les ambitions des texans. Plus de Twin Towers. Les Fusées ne décollent pas et subissent quatre revers de suite au premier tour des playoffs. Le dernier est cruel. Enfin un bel exercice (52v-20d) malgré l’absence pendant vingts-six matchs du pivot nigérian, blessé à un œil. Une superbe fin de saison avec treize victoires de suite. Les Lakers semblent prenables. Tu parles Charles ! Explosion de la navette en plein vol.

Olajuwon est énervé car rien ne bouge en 91-92 au niveau de l’effectif. Le front-office est incapable de faire venir des joueurs susceptibles de faire grandir les Rockets. Rien à dire sur la raquette où Otis Thorpe aide à faire le ménage (17.5 points, 10.3 rebonds l’année dernière). La ligne arrière est talentueuse mais imprévisible (Kenny Smith, Vernon Maxwell) mais le banc n’est pas du bois dont on fait les champions. A l’inverse de New-York, Houston ira en déclinant au fil des matchs. Et le félin pivot, abattu, se posera beaucoup de questions sur son avenir au sein de la franchise…

John Starks versus Vernon Maxwell. Un barjot partout, camisole au centre.

John Starks versus Vernon Maxwell. Un barjot partout, camisole au centre.

Houston/ New-York, Olajuwon face à Ewing, un grand classique à déguster sur bballchannel !

Commentaires vintage d’André Garcia et de Tony Parker (Senior) pour la chaine FR3.

Box score du match.

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