Tournoi pré-Olympique, 6 septembre 2000, Saitama, Japon

Team USA 2000

Team USA 2000

Nous sommes à moins de 10 jours de l’ouverture des Jeux Olympiques d’été de Sidney. Les JO, c’est la compétition internationale reine, et depuis l’envoi des joueurs NBA, les Etats-Unis ont repris leur place sur l’échiquier mondial, la première.

Depuis 1992, et la Dream Team, les Etats-Unis ont remporté quasiment toutes les compétitions internationales, à l’exception des championnats du monde 1998, où l’équipe était composée de joueurs n’évoluant pas en NBA en raison du lock-out.

Pour l’entrée dans le nouveau millénaire, les Etats-Unis souhaitent continuer d’asseoir leur suprématie sur le monde du basket. Pour ce faire, ils envoient une équipe composée de talents confirmés ou en devenir, malgré quelques absents de marque dont notamment Tim Duncan ou Allen Iverson, portes-drapeaux de la nouvelle génération. Et ils ne sont pas là pour plaisanter ! Comme l’annonce Jason Kidd à la presse avant les JO, les américains sont en mission :

 « On veut être comparés avec l’équipe de 1992 (la Dream Team). On ne se mesure pas nous-même face à des adversaires, on se mesure uniquement face à la meilleure équipe jamais assemblée ».

Les choses sont claires, peu importe qui se dressera sur leur chemin, la nouvelle génération d’américains veut surtout supplanter la Dream Team, rien de plus.

Les Etats-Unis en mission

Les vénérables et expérimentés Gary Payton (déjà présent aux JO de 1996) et Tim Hardaway partagent la mène avec Jason Kidd, dans la force de l’âge du haut de ses 27 ans. Chacun de ces trois meneurs de jeu apporte un style particulier à l’équipe, et proposent un basket complémentaire.

Ray Allen 2000

Ray Allen, he got game!

Sur les postes extérieurs, les snipers Ray Allen et Allan Houston sont accompagnés par le flashy Vince Carter, qui a de la dynamite dans les jambes et squatte les highlights et autres Top Ten.

Shareef Abdur-Rahim, qui aura une carrière décevante et ne jouera en play-offs qu’à la fin de sa carrière lorsqu’il rejoindra les Kings et Steve Smith complètent ce secteur de jeu. Ce dernier retrouve l’équipe nationale américaine qu’il avait déjà représenté en 1994 lors des Championnats du Monde à Toronto.

Enfin, le quatuor Antonio McDyess (remplaçant Tim Duncan, blessé), Vin Baker, Kevin Garnett et Alonzo Mourning (lui aussi international en 1990 et 1994) sont les maitres de la raquette et du rebond.

Oui, l’équipe est ambitieuse et complète, mais l’écart avec le reste du monde se réduit, la finale des JO 1996 où la Yougoslavie avait tenu tête pendant 30 minutes aux Etats-Unis doit servir de leçon. De plus, le coach Rudy Tomjanovich était déjà présent en 1998, aux championnats du Monde où les Etats-Unis finissent troisièmes,  et  a pu constater que le reste du monde progressait à grand pas.
Pour autant, on est encore loin de la sélection façon Coach K, avec un vrai stage de préparation…

Les USA se retrouvent donc fin août à Hawaii pour un premier étalonnage face au Canada de Steve Nash, puis étrillent de 40 points l’équipe USA Select, composée d’universitaires promis à la NBA comme Nick Collison, Jason Richardson ou encore Shane Battier.

Avant d’atterrir en Australie pour les JO le 9 septembre où ils joueront un dernier match amical face à l’équipe hôte, les Etats-Unis font une halte pour disputer deux matchs à Saitama, au Japon, les 5 et 6 septembre lors des “Dream Games”.

Après une victoire d’une trentaine de points face à l’Espagne, voici que se dresse devant eux l’équipe locale du Japon.

Les japonais en faire-valoir

Sans vouloir leur faire injure, les japonais ne sont pas une grande nation de basket, malgré un engouement populaire assez fort, comme le prouve l’affluence pour ce match, 21080 spectateurs ! L’équipe nationale ne s’est pas qualifiée pour les JO depuis 1976, et lors de leur dernière apparition pour les championnats du Monde en 1998, les japonais ont terminé 14èmes sur 16. 5èmes lors des Asian Basketball Games en 1999, ils ne décrochent donc pas une qualification aux JO de Sidney, au profit de la Chine, vainqueur de ce tournoi qualificatif.

Dan Weiss

Daniel Weiss face à ses compatriotes

Rossés de 41 points face à l’Espagne, eux-mêmes étrillés de 30 points face aux Etats-Unis, on peut facilement imaginer l’écart existant entre les japonais et les américains. Le “Dream Game” risque d’être un véritable cauchemar pour l’équipe du Japon.

L’équipe est composée de joueurs évoluant uniquement en JBL (Japan Basketball League), dont les plus notables sont Takuya Kita, MVP des finales de la JBL cette même année avec l’équipe des Toshiba Red Thunders, et Daniel Weiss, américain naturalisé japonais. Malgré une carrière universitaire correcte avec Santa Clara, Weiss n’a pas passé l’épreuve du Rookie Camp de Seattle et des summer leagues pour décrocher une place à la draft à la fin des années 80. Il entame une carrière professionnelle à Galatasaray avant de partir vers le Japon, où il posera ses valises définitivement.

Showtime à Saitama!

Sans vouloir tuer le suspense, il faut bien reconnaître que les japonais ne sont pas de taille à rivaliser, et l’affaire va être bien vite entendue. Mais l’intérêt de ce match ne réside pas dans son intrigue avec des paniers renversant le cours du match à tout moment et une défense de fer, mais bien dans le spectacle. Face à de biens tendres japonais, les américains vont envoyer sur orbite leurs dunkers, vont faire un récital de cross et autres passes aveugles. Bref, on va retrouver la domination de nos stars NBA face au reste du monde, Rudy T déclarant à la fin de ce match :

« Avant la rencontre, nous avons décidé de conserver nos standards à un haut niveau. Cette équipe veut être reconnue comme la plus grande équipe Olympique de l’Histoire, et c’est un objectif motivant. »

Bon, l’objectif ne sera pas atteint, vu les difficultés qu’auront les Etats-Unis à remporter la médaille d’Or lors de la compétition un peu plus tard, la Lituanie passant tout près d’un exploit lors des demi-finales, par exemple, ou encore la France proposant une résistance inattendue en finale.

D’ici là, ne boudons pas notre plaisir, c’est Showtime à Saitama !

Box-score succinct du match.

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