Présentation du livre “Phil Jackson, un coach, onze titres NBA”.

Depuis le 13 mai dernier et grâce à la toute jeune maison d’édition Talent Sport, “Eleven rings” de Phil Jackson est disponible en français, sous le titre “Phil Jackson, un coach, onze titres NBA”. A commander d’urgence !

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PRÉSENTATION.

Phil Jackson un coach onze titres

L’ALCHIMIE D’UNE ÉQUIPE.
Avec 11 titres de champion NBA, Phil Jackson est l’entraîneur le plus couronné de l’histoire du basket mondial et de l’histoire du sport professionnel. Il surclasse tous les coaches, toutes disciplines confondues. À la tête des Chicago Bulls et des Los Angeles Lakers, son sens du management et son leadership ont forcé le respect de joueurs tels que Michael Jordan, Shaquille O’Neal, Kobe Bryant…
Surnommé le « Maître Zen », ce coach est un véritable révélateur et catalyseur de talents ; il sait mener les équipes à la victoire, inciter chaque joueur à donner le meilleur de lui-même en canalisant leur égo, en les aidant à vaincre leurs craintes.

Dans ce livre, Phil Jackson décrit comment :

Il a conduit des équipes à la victoire avec des joueurs aux capacités très différentes, en les amenant à croire l’un en l’autre pour réussir ensemble.

Il a géré Michael Jordan, le plus grand joueur au monde, en l’incitant à adopter un comportement plus altruiste et à faire confiance à ses coéquipiers pour augmenter ses chances de remporter le titre NBA.

Il a fait évoluer des joueurs comme Dennis Rodman, Shaquille O’Neal et d’autres personnalités considérées comme « difficiles » pour qu’ils se consacrent à quelque chose de plus grand qu’eux.

Il a transformé Kobe Bryant, un adolescent rebelle, en un leader mature d’une équipe championne.

Nous connaissons tous les stars légendaires de ces équipes ou nous pensons les connaître. Cet ouvrage fourmille de révélations sur des personnalités fascinantes et sur leur soif de victoire, sur les sources de leur motivation, sur la compétition au plus haut niveau et sur ce que chacun peut apprendre pour révéler le meilleur de soi-même et des autres...

Pour les plus impatients et/ou curieux, quelques extraits :

Un jour, un journaliste a demandé à Bill Fitch, mon entraîneur à l’université de North Dakota, si le fait d’avoir affaire à des personnalités difficiles lui donnait des brûlures d’estomac, ce à quoi il a répondu : « C’est moi qui donne des brûlures d’estomac aux joueurs, pas l’inverse. » Fitch, qui est ensuite devenu un coach NBA couronné de succès, représente l’un des styles de coaching les plus courants : l’autoritaire « C’est ma méthode ou rien du tout » (ce qui, dans le cas de Bill, était tempéré par un diabolique sens de l’humour). L’autre genre classique est le coach lèche-bottes, qui essaie d’amadouer les stars de l’équipe et d’être leur meilleur ami – un exercice d’imbécile au mieux. J’ai opté pour une approche différente. Après des années d’expérimentations, j’ai découvert que plus j’essayais d’exercer le pouvoir directement, moins je devenais puissant. J’ai appris à mettre mon ego de côté et à répartir le pouvoir aussi largement que possible sans pour autant renoncer à mon autorité finale. Paradoxalement, cette approche a renforcé mon efficacité car elle m’a permis de me concentrer sur mon travail en tant que gardien de la vision d’équipe. Certains entraîneurs insistent pour avoir le dernier mot mais j’ai toujours essayé de favoriser un environnement dans lequel chacun jouait un rôle de leader, du rookie (débutant) le plus inculte à la superstar expérimentée. Si votre objectif principal est de mettre l’équipe dans un état d’harmonie et d’unité, il ne sert à rien d’imposer votre autorité de manière inflexible.

Une des choses que j’ai apprises en tant que coach est que vous ne pouvez pas imposer votre volonté aux personnes. Si vous voulez qu’elles agissent différemment, vous devez les inciter à changer elles-mêmes. La plupart des joueurs ont l’habitude de laisser leur coach réfléchir à leur place. Quand ils rencontrent un problème sur le terrain, ils regardent nerveusement en direction du banc de touche en espérant que l’entraîneur leur apporte une solution. Beaucoup de coaches se feront un plaisir de les aider. Mais pas moi. J’ai toujours préféré laisser les joueurs penser par eux-mêmes de sorte qu’ils puissent prendre des décisions difficiles dans le feu de l’action.

Au début du camp d’entraînement, nous avions pour habitude d’effectuer un rituel que j’avais emprunté à la légende du football américain Vince Lombardi. Les joueurs devaient former un rang sur la ligne de fond et je leur demandais de s’engager à accepter d’être entraînés pendant la saison, en leur disant : « Dieu m’a ordonné de vous entraîner, jeunes hommes, et j’embrasse le rôle qui m’a été confié. Si vous voulez bien accepter le jeu que j’adopte et suivre mon coaching, faites un pas devant cette ligne comme signe de votre engagement. » Comme par merveille, ils l’ont toujours fait. Nous procédions ainsi de manière ludique mais avec une intention sérieuse. L’essence du coaching est de faire en sorte que les joueurs acceptent d’être coachés sans réserve puis de leur procurer le sentiment de contrôler leur destin en tant qu’équipe.

phil_jackson

À mesure que la saison avançait, j’ai doucement commencé à instaurer certaines des coutumes tribales Lakota dans l’équipe. Certaines d’entre elles étaient assez subtiles. Au début de chaque entraînement, le cœur de l’équipe – joueurs, coaches et staff – s’assemblait en cercle au milieu du terrain pour discuter de nos objectifs de la journée. Et nous terminions l’entraînement de la même manière. Les guerriers Lakota se rassemblaient toujours dans des formations circulaires car le cercle était le symbole de l’harmonie fondamentale de l’univers.

Une autre pratique Lakota que j’ai adoptée était de battre du tambour quand je voulais que les joueurs se rassemblent dans la salle tribale pour une réunion. La salle tribale – alias la salle vidéo – était décorée de plusieurs totems indiens que l’on m’avait offerts au fil des années : un collier de griffes d’ours (pour la puissance et la sagesse), la plume centrale d’un hibou (pour l’équilibre et l’harmonie), une peinture représentant l’histoire du voyage du Cheval fou (Crazy Horse) et les photos d’un nouveau-né bison blanc, un symbole de prospérité et de chance. Parfois, quand l’équipe perdait un match particulièrement déséquilibré, j’allumais un smudge stick (botte d’herbe séchée en forme de torche dans la tradition Lakota) et l’agitais malicieusement dans les airs pour purifier le vestiaire. La première fois que je l’ai fait, les joueurs m’ont taquiné : « Quel type de marijuana fumez-vous là, Phil ? »

Je ne suis pas un grand démonstratif sur le plan affectif ni quelqu’un qui couvre facilement les gens d’éloges. En fait, certaines personnes me trouvent distant et énigmatique. Mon style est de montrer ma reconnaissance par de subtils gestes – un signe de la tête par-ci, une tape sur le bras par-là. Je l’ai appris de Dick McGuire, mon premier entraîneur aux New York Knicks, qui avait pour habitude de venir vers mon casier après les matches pour me rassurer tranquillement en me disant qu’il comptait sur moi et qu’il essaierait de me donner plus de temps de jeu lors du match suivant. En tant qu’entraîneur, j’ai essayé de faire ressentir à chaque joueur que je l’appréciais en tant que personne et pas seulement comme joueur de basket. Le grand don que m’a transmis mon père est de m’avoir montré comment être véritablement compatissant avec les gens tout en inspirant le respect.

Phil Jackson

Je suis toujours à la recherche de nouvelles façons d’entrer dans la tête des joueurs. Quand j’ai commencé à entraîner les Chicago Bulls, j’ai demandé aux joueurs de remplir ce que j’ai appelé une fiche personnelle, un profil simple basé sur des questions telles que « Quelle est votre plus grande aspiration ? », « Qui vous a le plus influencé ? » et « Y a-t-il quelque chose que les gens ne connaissent pas sur vous ? » Plus tard, je leur ai demandé de remplir un questionnaire plus soutenu et je me suis servi de leurs réponses pour les sonder plus en profondeur au cours de nos entretiens individuels en milieu de saison.

Mon instrument psychologique favori était celui que June a appelé « l’Œil social des Bulls », qui reflétait la façon dont les gens se percevaient par rapport au groupe. Lors de l’un de nos longs voyages en bus, j’ai donné à chacun des joueurs une feuille de papier sur laquelle était dessiné un œil de taureau au centre avec trois bagues de champion, représentant la structure sociale de l’équipe. Puis je leur ai demandé de se positionner quelque part sur l’œil de taureau selon la façon dont ils se sentaient liés à l’équipe. Sans surprise, les titulaires se plaçaient généralement quelque part près de l’œil et les remplaçants s’éparpillaient dans les deuxième et troisième bagues.

Los Angeles Lakers v Dallas Mavericks - Game Four

Obtenir des joueurs qu’ils se recentrent sur eux-mêmes n’a jamais été facile. Chez les Bulls, tout le monde n’était pas intéressé par la réalisation « spirituelle ». Mais je ne les ai pas assommés avec ça. Mon approche était subtile. Chaque année, l’équipe partait pour un long road trip sur la côte Ouest en novembre, lorsque le cirque s’installait dans notre salle pour quelques semaines. Avant le voyage, je sélectionnais un livre pour chacun des joueurs, basé sur ce que je savais d’eux. Voici une liste typique : Le Cantique des Cantiques (pour Michael Jordan), Le Monde s’effondre (Bill Cartwright), Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes (John Paxson), Histoires de Blancs (Scottie Pippen), Joshua : A Parable for Today (Horace Grant), Esprit zen, esprit neuf (B.J. Armstrong), Le Guerrier pacifique (Craig Hodges), Sur la route (Will Perdue), et Beavis & Butt-Head : This Book Sucks (Stacey King). Certains des joueurs lisaient tous les livres que je leur donnais ; d’autres les jetaient à la poubelle. Mais je ne m’attendais jamais à cent pour cent d’implication de la part de tout le monde. Le message que je voulais faire passer était que je tenais assez à eux en tant qu’individus pour passer du temps à chercher un livre qui pourrait avoir une signification particulière pour eux. Ou au moins les faire rire.

Alors que la saison régulière s’achevait, j’ai estimé qu’il était important pour l’équipe d’avoir une fin digne de ce nom. C’était la fin d’une ère, je voulais que nous prenions le temps d’apprécier le chemin parcouru et la force de notre union. Ma femme Jude a suggéré que nous observions un rituel qu’elle utilisait avec les enfants dont les parents étaient morts dans l’hospice où elle travaillait. J’ai donc programmé une réunion d’équipe spéciale avant le début des playoffs et j’ai demandé à chacun d’écrire un court paragraphe à propos de ce que la saison et l’équipe représentaient pour lui.

Nous nous sommes retrouvés dans la salle tribale. Était seulement concerné le noyau dur de l’équipe : les joueurs, les coaches et le staff technique. La moitié des personnes seulement avait écrit quelque chose à l’avance mais tout le monde a pris la parole. Steve Kerr a parlé de ses frissons de papa, lorsqu’il était avec l’équipe et emmenait son fils de quatre ans, mordu de basket, dans le vestiaire des Bulls pour rencontrer Michael, Scottie et Dennis.

Le préparateur en chef, Chip Schaefer, a cité le fameux passage de la Première épître de saint Paul aux Corinthiens – Chapitre 13, versets 1 et 2 : « Je pourrais parler toutes les langues de la Terre et du ciel, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. Je pourrais être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu et toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. »

Michael écrivit un court poème pour l’occasion. C’était très touchant. Il a loué le dévouement de chacun et dit qu’il espérait que les liens noués dureraient pour toujours. Puis il a ajouté : « Personne ne sait ce que le futur nous réserve mais finissons en beauté. »

C’était touchant d’entendre un groupe de joueurs NBA endurcis se révéler aux autres de façon tendre. Après que chacun eut parlé, je lui ai demandé de mettre son message dans une tasse à café. Puis nous avons éteint les lumières et j’ai brûlé les mots.

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